NicoSeb a écrit:Bonjour, je suis Nicolas, le responsable commercial de la société Evolution cycles. Merci pour mon droit de réponse concernant le message déplacé de lpikachou58.
Très étonnant qu’un simple forumeur se pose tant de questions sur la capacité qu’a une société à pratiquer des tarifs compétitifs. Certaines sociétés en auraient les capacités et d’autres non ? Et pour quelle raison ? Un capital réduit à un minimum de 1000 euros !! Ce forumeur serait-il partie prenante dans une société concurrente ? RCA Bike ?? un petit rappel économique, le capital (si petit soit il) n’a jamais empêché de réaliser des achats auprès de fournisseurs intéressants. Et sachez qu’à ce niveau d’achat, le crédit fournisseur (traite à 30/60 jours) n’est pas du tout utilisé. Chaque responsable poursuit une politique commerciale qui lui parait juste, mais chose inadmissible, c'est de devoir faire face à des attaques gratuites. Qu'allez vous dire à présent que nous allons présenter nos propres roues ?.”
Hum....
Je considère que mon message n’était pas déplacé dans le sens où je n’ai exprimé uniquement que ma surprise à la vue des prix pratiqués en comparaison de la taille de la société.
Avoue que c’est quand même un peu surprenant de voir une microsociété pratiquer de meilleurs tarifs que Dutouron (Cap Social : 381 122€), Probikeshop (Cap Social : 226 000€, Alltricks a fait rentrer un fonds d’investissement pour 2 millions d’euros :
http://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/levee-de-fonds-alltricks-0112.shtml)...
Sachant que ces entreprises réalisent leur bénéfice sur la quantité, car il pratique des marges très réduites soient inférieures à 1.5 entre le prix d’achat HT et le prix de vente TTC.
Pour information, cela veut dire qu’il faut que tu finances un SMIC (charges comprises + frais de fonctionnement) par tranches de 15 000€ à 20 000€ de CA mensuel.
De plus, je me considère à même de porter un jugement pour plusieurs raisons (je connais le segment marché du cycle et je suis par ailleurs consultant en financement des PME, principalement des projets d’innovation) et puisque tu alimentes la discussion, je vais me permettre de pousser mon ravissement jusqu’au bout de manière à montrer que ma remarque est fondée et n’est pas un troll pour un troll :
Avec 1000€ de capital, cela veut dire que tes accès aux prêts, aux lignes de crédits, aux facilités de caisse sont extrêmement réduits.
Pour connaitre un peu le milieu, il faut à la grosse louche un mois de trésorerie d’avance (entre 15k€ et 20k€) afin d’alimenter le fonds de roulement sans passer de nuits blanches à se demandé si ça va le faire en fin de mois.
La seule façon de faire levier pour avoir ce genre de produits bancaires serait d’avoir du compte courant d’associé, mais une banque ne laissera pas quelqu’un avoir 1000€ de cap social et 100 000 de compte courant d’associé. Elle demanderait d’avoir 50 000€ - 50 000€, car elle jugera qu’un entrepreneur qui ne veut pas prendre risque n’est pas élément positif.
De plus, toutes les aides, plus ou moins étatiques (OSEO, prêt d’honneur, prêt régional à la création et même les fonds du concours national de création d’entreprises innovantes...) sont basées sur le même principe 1€ de capital = 1€ d’aide.
Tout ça pour dire que même si le capital n’est pas en lui même un gage de bonne santé de l’entreprise c’est un élément clef même s’il est vrai qu’en cas de faillite le code du commerce met les fournisseurs quasiment en dernier dans l’ordre de règlement de dettes. Et si l’entreprise en défaut n’a plus d’actifs, les fournisseurs restent sur le carreau (c’est d’ailleurs souvent le cas).
Pour ce qui est du prix, bien que le modèle économique qu’a choisi le dirigeant et qui devrait être en soit le seul élément pour le fixer suivant les règles de concurrences en vigueur, c’est rarement le cas.
En effet, en théorie et en droit, aucun acteur du marché ne devrait influencer ou faire pression afin de fixer le prix de vente final.
En pratique, ce n’est pas exactement ce qui se passe même si l’affaire de 2002 à un peu calmer le jeu :
http://www.autoritedelaconcurrence.fr/pdf/avis/06d37.pdf . En effet, on a toujours certains intermédiaires qui essayent discrètement d’influer sur le prix en brandissant le refus de vente ou en n’étant pas très coopératifs sur les délais de livraison.
Encore une fois la seule, la seule façon de débloquer ce genre de situation, c’est d’arriver avec des engagements sur de grosses commandes et d’apporter des garanties.
Voilà pourquoi objectivement, je trouvais les prix surprenants