Tu as bien fait de déplacer la discussion !
Tu as raison, il faut considérer l'angle formé par la droite reliant le centre de gravité de l'ensemble cycliste/vélo et la zone de contact pneus/sol, ce qui permet au vélo d'être moins incliné dans le virage si le cycliste déplace son corps vers l'intérieur du virage. Cette technique est utilisée au maximum lors des courses de moto GP pour permettre à la bande de roulement du pneu de rester en contact avec la route malgré l'inclinaison atteinte : moins de 35° par rapport au sol !
Mais ça ne change pas la méthode de calcul. Si tu considères les couples (il faudrait parler plutôt des "moments" des forces) des forces en présence, pesanteur et centrifuge, leur bras de levier est commun, c'est la distance entre le centre de gravité réel et le point de contact entre le sol et le pneu; un allongement ou un raccourcissement de ce bras de levier affecte donc de manière égale les deux couples de forces et ne modifie donc pas l'inclinaison nécessaire pour conserver l'équilibre.
Comme je l'ai dit hier, un abaissement du centre de gravité est un avantage pour le pilotage, que ce soit pour un deux ou un quatre roues. Pour mieux visualiser un concept un peu abstrait, j'aime utiliser les situations extrêmes. Imagine une situation ou le centre de gravité est élevé : tu marches sur des échasses... A l'opposé, un centre de gravité situé très bas : essaie de faire "chuter" un poids accroché au bout d'une longue corde. Imagine un centre de gravité situé plus bas que le sol... et la stabilité incroyable qu'il conférerait au véhicule !
Tu évoques la fourche à déport nul. Cette solution attise énormément ma curiosité. Tous les cyclistes l'ayant essayée sont conquis par la stabilité réellement supérieure qu'elle procure dans les descentes rapides, le principal défaut selon moi des vélos classiques (j'ai fait de la moto, y compris sur circuit, je peux comparer). A angle de tube de direction égal, une fourche sans déport augmente la chasse, laquelle augmente la stabilité du vélo proportionnellement à la vitesse. Mais qu'en est-il de la stabilité à vitesse très réduite, presque nulle ? Avec une fourche à déport, une rotation de la direction déplace le point de contact entre le pneu avant et le sol vers l'extérieur. Il y a donc déplacement de la base de sustentation par rapport au centre de gravité de l'ensemble vélo/cycliste, une manière de rétablir l'équilibre inexistante sans déport de la fourche.
Comment ressens-tu la chose ? Ton expérience du rake zéro confirme-t-elle mon intuition que l'augmentation de stabilité à haute vitesse se paie par une difficulté à se maintenir en équilibre à très basse vitesse ?